Les Agriculteurs Français Se Convertissent Massivement Au Bio.

Par , le 29 Août 2016

Les Agriculteurs Français Se Convertissent Massivement Au Bio.

Endettement, perte de valeurs, chute des prix…

En difficultés, les agriculteurs et éleveurs français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le bio.

Pour faire face à la crise agricole récurrente, céréaliers et producteurs de lait délaissent les modes de production intensive pour s’orienter vers l’agriculture biologique.

C’est du jamais vu ! Le nombre de demandes de conversion au bio atteint des records.

À tel point que la filière bio a du mal à faire face aux demandes de conversion dans de nombreux départements.

C’est le cas en Basse-Normandie. Les demandes pour passer en mode de production bio ont été multipliées par 3 cette année par rapport aux autres années.

les agriculteurs se convertissent massivement au bio en France

Jusqu’alors, chaque année, une quarantaine d’agriculteurs sautait le pas.

En 2015, on n’en compte pas moins de 150 et ils seront certainement encore plus nombreux en 2016.

L’association Agribio qui oeuvre au développement de l'agriculture bio reconnaît avoir du mal à faire face à l’augmentation de la demande.

Le bio, une réponse à la crise agricole

La conversion au bio est un long processus

Selon Gaël Avenel, président de l'association, qui s’exprime sur Europe 1, « pour la Basse-Normandie c’est du jamais vu, ça se traduit par un ou deux appels en moyenne par jour pour des rencontres, des diagnostics de conversion.

Le producteur bio ne se demande pas si le prix du lait va encore baisser le mois prochain, alors qu’en conventionnel on est sur une dégringolade systématique. C’est clairement une solution. »

Cette situation n’est pas le propre de la Basse-Normandie. La même tendance se vérifie sur l’ensemble du territoire français. Les chiffres confirment cette volonté de passer à une production moins quantitative mais plus qualitative.

Le passage au bio attire les agriculteurs et producteurs car il est synonyme de stabilité des prix.

Explosion de la production et de la consommation bio

La satabilité des prix des produits agricoles motive les agricultureurs à passer au bio

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 2014 à 2015, on note une augmentation de 7 % du nombre d’agriculteurs et éleveurs qui travaillent en bio.

En 2015, ils étaient ainsi 42 216 à avoir fait ce choix. En 2007, ils n’étaient que 18 380 producteurs.

Parallèlement à l’augmentation du nombre de producteurs bio, la surface des terres cultivées en bio est également à la hausse : + 17 % de 2014 à 2015.

Cela représente 1,3 million d’hectares cultivés en bio en France, soit 5 % de l’ensemble des terres cultivés. En 2007, on n’en compte que 2 % ! Avec la crise qui résiste, les chiffres de 2016 devraient atteindre de nouveaux records.

Face à une offre de produits biologiques en hausse, les consommateurs répondent présents. En 2015, ces derniers affirmaient avoir confiance dans une agriculture responsable et citoyenne.

La hausse de la demande est aussi très sensible : en 2003, 37 % des Français achetaient régulièrement des produits bio. En 2015, ils étaient 65 %.

La conséquence, c'est que le marché du bio affiche une bonne santé insolente : un marché de 5,5 milliards d’euros avec une progression annuelle de 10 % !

La transition vers le bio, une motivation économique

la demande et l'offre de produits bio augmentent

Le seul bémol à cette envolée du bio est la motivation des producteurs qui passent en mode de production bio. Pour la majorité d’entre eux, l’argent est le principal moteur.

Ils sont peu nombreux à dénoncer les fondements du système de production agricole. Celui-ci repose sur les industries agrochimiques et biotechnologiques, l’exploitation du vivant et la recherche de compétitivité absolue. Un système largement encouragé par la politique agricole de l’Union européenne.

Le passage en bio s’avère être une solution efficace contre la crise agricole car les prix des denrées restent stables sur le marché.

Emmanuel est producteur de lait dans l’Orne. Lorsqu'il était producteur conventionnel, il affichait 15 000 € de dettes par an. Pour échapper à ce cycle infernal, il a fait le choix de convertir sa production en bio.

La conversion au bio dure 3 à 5 ans

la conversion aux modes de production bio est une réponse à la crise agricole

Évidemment, une fois la décision prise, le passage en bio ne se fait pas du jour au lendemain. Emmanuel doit revoir tout son mode de production de A à Z, notamment la façon dont il nourrit les vaches.

Jusqu’alors leur régime était essentiellement composé de foin. Il va falloir progressivement passer au blé. C’est l’objectif de cette 1ere année de conversion.

« L’alimentation de base c’est le foin, qui demain va devoir être remplacé par un mélange de blé. Là, il va falloir stocker la récolte pour l’année. L’objectif c’est de ne plus acheter, mais produire soi-même toute l’alimentation des animaux sans avoir recours à des achats extérieurs pour ne pas dépendre des aléas ou de la conjoncture internationale », explique-t-il.

Grâce à un prix de vente plus élevé de son lait, il espère pouvoir dégager, dès la 1ère année, un bénéfice de 3000 €, en attendant de faire mieux les années suivantes.

En moyenne, le passage d’une agriculture conventionnelle à une agriculture bio demande du temps et de la patience : entre 3 et 5 ans en moyenne.

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